Moi, Toi, L'autre
Seule.
Je me glisse sous cette fine pluie vaporeuse. L’eau déferle sur mon corps. Ses gouttes délicates caressent tendrement ma silhouette. Je me savonne tranquillement, je m’attarde au bas du ventre, là où l’extase gémie sa présence et son envie insatiable de me prendre. Je profite de ce moment en me souvenant que ma main est la tienne. Je déguste ce festin en imaginant ta bouche mordillant mes mamelons déjà hérissés. Je savoure ce délice intime, comme tu le fais lorsque tu déverses sur mon corps ce caramel sucré et le lèche passionnément. Je sens le plaisir mijoter en moi, il bouille et ne cesse de vouloir faire exploser tout mon corps. Enivrée, mon imagination est l’unique guide de mes pulsions orgasmiques, la réalité dépasse la fiction, le fantasme exalte un plaisir que même le rêve ne peut atteindre.
Je jouis.
Je déjeune.
Je m’habille.
Je pars au boulot.
Tu entres dans la douche, elle y est déjà. Vos deux corps, effervescents de désir, ne peuvent contenir l’attraction qui vous rapproche l’un à l’autre. Tes mains explorent son corps en entier. Comme si tu le moulais dans l’argile, tu t’appropries le droit de sculpter chaque détail, jusqu’aux plus secrets. Tu lui embrasses le cou, elle frissonne. Ces sensations parcourent et éveillent ses sens et sa peau si douce. Tu ne négliges pas ses fesses bien rondes, tu ne peux t’en empêcher. Ta main remonte sur son sein, la sienne descend sur ton sexe. Tu la prends sans hésitation. Vos pulsions vous transportent au beau milieu d’un monde exotique, dont seuls les plaisirs de la chair et l’orgasme vous permettent d’y franchir le seuil.
Tu déjeunes, elle te sert ton café.
Tu t’habilles, elle fait ton nœud cravate.
Tu pars au boulot, elle t’embrasse.
J’arrive au bureau, tu me regardes avec ton sourire aguicheur. Je cogne à ta porte, je replace mon bustier, vérifie mon rouge à lèvre. J’ouvre la porte en replaçant ma jupe, tu y remarques mes porte-jarretelles. Elle est au bout du fil, tu raccroches, me frôle. Je ne trouve rien d’autre à dire sauf qu’il fera chaud dans les prochains jours. Tu me murmures à l’oreille que la chaleur entre nous deux sera donc insoutenable. Je ris. La journée est terminée, je dépose les dossiers sur ton bureau. Je te salue, tu me déshabilles du regard.
Elle appelle.
Elle sera là ce soir.
J’arrive chez moi, j’entre dans la douche, elle y est déjà.
Tu entres dans la tienne.
Seul.
Maude Racicot
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