Rencontre
Stop.
Je
suis toujours debout
dans le métro même lorsqu’il est vide. J’aime vibrer aux mouvements du wagon. Les
départs hâtifs et les arrivées tardives rythment une danse que seuls les gens verticalement
alignés valsent. Attentive aux résonnances de l’engin, parfois j’y entends une
mélodie mécanique et me surprend à fredonner quelques mots.
Le
rideau s’ouvre, tu entres en scène. L’espace est vide, tu restes debout. Il n’y a que toi,
mamie qui tricotte et moi. Un trio improbable d’acteurs qui suivront pourtant les
rythmes orchestrés des aléas du train sous-terrain. Tu t’accroches à ces tiges
métalliques que je n’atteins pas. La discordance de ma petitesse et de ton
gigantisme ne me dérange pas. Tu serais mon ombre dans la lumière et mon phare
dans mes tempêtes.
Tu poses ton
regard sur moi.
Je ne baisse
pas les yeux
Tu fuis.
Arrêt.
Les portes
s’ouvrent, un homme, mamie tricotte toujours.
Je te reluque
et toi, tu espères qu’il te regarde.
Commentaires
Enregistrer un commentaire