La musicalité des corps
Ton corps chaud se colle au mien. Je sens mes mamelons qui frôlent ton torse et qui durcissent. Le mouvement de ton bassin suit exactement les pulsations de mon cœur, contractés à l’intérieur de mon être. Je glisse doucement mes mains sur tes bras et griffonne sur ton dos des mots qui me sont désormais interdits.
Interlude.
Entre chaque lancée, nos respirations se rencontrent, se confondent. Le temps a figé depuis quelques baisers. Mes cuisses enlacent tes hanches et se cramponnent à toi, comme si c’était la dernière fois. Elles t’encerclent comme le fait le joueur de djembé endiablé par le résonnement de ses percussions. Nous entamons une symphonie, nos corps nous servent d’instruments. Mon cou devient cette flûte traversière qui, avec ton souffle, laisse échapper une harmonieuse mélodie, tandis que tes doigts jouent de la contrebasse sur mes cuisses. Si tes lèvres pouvaient être entendues, elles diffuseraient cette musique qui s’enclenche lorsqu’elles rencontrent les miennes. Tu es le chef d’orchestre et je suis ta baguette, tu me guides tu me fais virevolter dans le but de diriger la suite, l’apogée, le délice du crescendo final.
Silence.
Je ferme les yeux de façon à apprécier la subtilité de cette pièce musicale. Je te sens comme jamais je ne t’avais senti auparavant, tout me semble plus tangible, plus vrai, plus intense. Nos regards se parlent pendant que nos bouches restent muettes. Les mots ne servent à rien, nos corps développent ce langage qui rend l’autre transparent.
Applaudissements.
En sueur, ma tête sur ton épaule, nous nous éloignons de plus en plus. Tu rejoues la symphonie dans ta tête, j’en déchiffre les gammes. Celle-ci ne sera jouée qu’une seule fois. Tu t’installes devant ton lutrin, tu diriges l’orchestre, mais ce soir ce sera avec des tambours, des saxophones et surtout une autre baguette.
Maude Racicot
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